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Affichage des articles du janvier, 2021

Z - ZONE TOURISTIQUE

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  Jusqu'au début des années 1950 les plages n'étaient visitées que pendant de courtes périodes correspondant aux rituels de visite aux marabouts situés sur les côtes. L'installation du Club Méditerranée, élément fondateur du tourisme actuel, remonte à 1954 avec ses premières huttes pour l'été. Les premiers hôtels datent des années soixante, Al Jazira en 1961, Ulysse Palace en 1964. Puis progressivement l'Etat a passé le relais au secteur privé national puis international. La "zone touristique" née dans les années 60-70 avec le développement du tourisme a permis de confiner les touristes sur une partie de l'île et de limiter les débordements des hôtels qui devaient à l'époque respecter des normes d'architecture strictes pour ne pas défigurer l'île.  Aujourd'hui la zone touristique s'étend sur plus de 20 km entre Houmt Souk, Midoun et Aghir.  Ce n'est ainsi qu'une succession d'hôtels qui s'arrogent les plus belles plag

Z - ZARZIS

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Il y a un peu plus d'un an je commençais la rédaction de cet abécédaire par le mot Aéroport en évoquant l'aéroport de Djerba-Zarzis alors quoi de plus normal que de terminer sur Zarzis tant cette ville située sur le continent est inséparable de Djerba dont elle est reliée par la Chaussée romaine.  C'est aujourd'hui une ville de plus de 73 000 habitants, chef lieu de délégation et qui au titre de la coopération internationale a intégré un large réseau de villes méditerranéennes.  Tout comme Djerba, Zarzis a une longue histoire, l'antique Gergis phénicienne commerçait déjà avec l'ancienne Meninx et un petit musée permet d'en découvrir l'histoire.  Convoitée par les Romains pour ses plaines fertiles, devenue Zitha c'est un comptoir important sur la voie qui menait de Carthage à Leptis Magna en Libye. Dans ce port actif, les romains embarquaient déjà huile d'olive, laine et sel marin.  Entre histoire et légende, les habitants de Zarzis descendent des

Z - ZAOUIA

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  Mausolée de Sidi Haloulou Lorsqu'on recherche la définition de zaouia plusieurs pistes s'offrent à nous, c'est un établissement religieux et d'enseignement qui peut héberger étudiants et voyageurs, chaque ordre musulman posséderait les siens. C'est aussi un ensemble de disciples groupés autour d'un maître soufi, et c'est enfin un mot qui signifie recoin et donne à imaginer un lieu où l'on peut se retirer.  Il me semble qu'en Tunisie on évoque peu le mysticisme soufi qui s'est établi vers le 11ème siècle à travers les zaouia. Cette doctrine de l'islam qui lie ascétisme et mysticisme, antinomique avec le salafisme, a souvent été dénigrée.  Mais revenons à nos zaouia  djerbiennes, ce sont généralement des mosquées articulées autour de tombeaux où sont enterrés de saints hommes, savants ou théologiens venus de l'extérieur de l'île. Elles arborent toutes un toit en coupoles recouvert de tuiles vertes. A Djerba les zaouia décrites ci de

Y - YASMINE

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  Yasmine ! Le jasmin ! fleur emblématique de la Tunisie. Même la Révolution de 2011 a pris son nom au grand dam des tunisiens. Cette petite fleur blanche, simple et délicate bénéficie d'une senteur envoûtante, puissante et subtile à la fois. Prisée dans la parfumerie, cette  fragrance tout comme la rose, entre dans la composition de nombreux cosmétiques. Son nom vient du persan yâsaman et c'est une fleur appréciée dans de nombreux pays, c'est même la fleur nationale du Pakistan.  Symbole de la Tunisie et de sa douceur de vivre, la fleur de jasmin qui fleurit de juin à octobre, est tellement fragile qu'elle doit être cueillie tôt le matin pour conserver tous ses atouts. Ici on lui préfère le fell, variété de jasmin capiteuse et exquise, le jasmimum sambac ou jasmin d'Arabie.  L'été, il faut assembler méticuleusement ses fleurs en les piquant sur des tiges en alfa et en les rassemblant à l'aide d'un fil de coton pour élaborer le fameux  mechmoum tunisien

X - TAXI

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  Le taxi est un élément essentiel pour se déplacer à Djerba, il y en a presque partout et à toute heure pour un prix modique. Faciles à reconnaître ce sont les taxis jaunes qui ont la possibilité de vous charger n'importe où. Ils possèdent tous un numéro sur leur toit et un compteur à l'intérieur qui affiche une prise en charge de 500 millimes. Parfois, surtout l'été quand ils sont assurés d'avoir du travail, ils n'hésitent pas à refuser une course, jugée trop près et pas assez lucrative !  Bon, il ne faut pas être regardant car comme véhicules, on trouve de tout et comme chauffeurs aussi ! En général on peut monter à trois adultes, les chiens à bord, même petits, sont interdits.  Les petits taxis jaunes ne peuvent pas sortir de Djerba, par contre vous pouvez leur demander de vous faire faire le tour de l'île et selon  le chauffeur vous serez au minimum content et au maximum enchanté car certains prennent à coeur de vous faire visiter les trésors de leur île. 

W - WAZRA

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  Difficile le W dans un dictionnaire ! Je vous propose la wazra, ce châle en laine tissée dont les hommes s'enveloppent pour se protéger du froid. Il peut atteindre 5 mètres de long et peser 10 kg et va me donner la possibilité d'évoquer les vêtements traditionnels, bien que la wazra soit surtout portée à Zarzis.  Le costume masculin, à l'image du djerbien,  est simple, sobre et fonctionnel. L'hiver il aime se draper dans son  burnous ou kadroun à capuchon qu'il peut porter négligemment enfilé sur un seul bras, tel une couverture ou plus élégamment son burnous de laine blanche tissée de fils de soie. Le sarouel ou pantalon large est l'autre élément masculin sans oublier la chéchia ce bonnet de laine rouge.  L'été les tenues traditionnelles des hommes sont généralement en lin, c'est la blousa de couleur grise. Les femmes djerbiennes, elles, revêtent le dhamiati , appelé aussi fouta ou melhafa selon les villages. C'est un grand rectangle d'

V -VENT

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  S'il est une chose qui est restée longtemps incompréhensible pour moi, fille des montagnes habituée à la bise froide, ce sont les vents. A Djerba, l'île est ventilée en permanence ce qui lui assure une douceur de climat à nulle autre pareille et fait d'elle "l'île de la cinquième saison" . De plus, loin d'être asséchée par les vents et le soleil, son insularité lui procure une humidité naturelle qui fait qu'elle peut avoir jusqu'à 62 jours de rosée dans l'année. La direction des vents varie selon les saisons et ils assaillent l'île de tous côtés.   Les vents d'hiver : jusqu'au début du printemps ce sont les vents d'ouest qui dominent. "El Gharbi", ce vent d'ouest, présent de novembre à mars, apporte avec lui une humidité suffisante après son passage sur la mer de Boughrara. Les vents d'été : de mars à octobre c'est au tour des vents d'est de prendre le relais. Désigné sous le terme de "El Bahri

U - ULYSSE

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  Ulysse et les sirènes - Mosaïque 2ème siècle - Le Bardo Ulysse a-t-il existé il y a quelques 3000 ans ? En tout cas, il est partout présent à Djerba. Les premiers hôtels créés ont eu pour nom Ulysse, Télémaque, Homère, Ithaque Palace ou les Néréides, sans parler du Café des Lotophages à Midoun qui a officiellement changé de nom mais que tout le monde continue à appeler les Lotophages, point de rendez-vous incontournable de l'île.  Alors, qu'importe, laissons nous aussi entraîner par Homère sur les traces de cete Odyssée, de ce voyageur hors du commun qui semble avoir accosté sur les côtes de Djerba et rencontré ce peuple imaginaire, les Lotophages.  Donc reprenons. Une fois la guerre de Troie terminée, Ulysse, roi d'Ithaque reprend la mer pour regagner son pays mais une tempête le pousse au loin et c'est le début d'une série d'aventures qui vont durer 10 ans. Ulysse erre sur la mer poissonneuse. C'est au chant IX de l'Odyssée que Homère fait accoster U

T - TISSAGE & TAPIS

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  Depuis toujours le tissage de la laine a été au coeur des activités économiques de l'île. Dès le 14ème siècle les tissus de Djerba étaient destinés en grande partie à l'exportation. Au 16ème siècle étaient apportées du continent de grosses quantités de laine et plus tard au 18ème et 19ème les djerbiens allaient s'approvisionner eux mêmes à Kairouan. De nombreux ateliers étaient concentrés près de Houmt Souk, centre de ravitaillement en matière première. En 1873 on comptabilisait quelques 428 ateliers dans l'île et 2534 tisserands. En 1946 on comptait 24 000 fileuses presque la totalité des femmes qui habitaient Djerba. Dans ces mêmes années 2000 tisserands sont recensés et les quelques 700 à 800 maîtres tisserands disposent de 2 à 7 métiers à tisser. Les ateliers qu'ils soit disséminés dans la campagne ou en ville se repèrent de loin, d'abord par l'aspect triangulaire de leur fronton, un logo architectural en quelque sorte, soutenu par des contreforts cha

T - TAGUERMESS

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  La Tunisie compte quelques 19 phares qui s'alignent le long de ses côtes. Le premier phare lenticulaire a été construit par Ahmed Bey (encore lui) à Sidi Bou Saïd en 1840/41. Situé au point le plus à l'est de Djerba, la construction du phare de Taguermess a été réalisée sous le Protectorat français. C'est en août 1895 qu'il brille pour la première fois. C'est l'un des tout premier phare en béton, c'est aussi le plus haut de Tunisie avec ses 49 mètres et une focale permettant un éclairage de 64 mètres au dessus du niveau de la mer et une portée de 44 km. Ce phare qui surplombe la sebkha et la lagune est construit sur une masse rocheuse et il se remarque de loin avec ses bandes horizontales peintes en rouge et blanc et sa lanterne rouge.  Le 2ème phare de l'île c'est celui de Borj Jelij près de l'aéroport, mais en fait c'est aussi le plus ancien, construit à partir d'une tour aragonaise du 14ème siècle, il était alors éclairé à base d&#

S - SIDI SATOURI

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Sanctuaire de Sidi Satouri  La Mosquée de Sidi Satouri perdue dans la campagne djerbienne entre Sedouikech et Beni Maaguel est surtout connue grâce à la légende qui s'y rattache ... Sidi Salem Satouri était un homme très pieux et intransigeant. Un jour après une journée de travail bien remplie, alors que ce paysan était en pleine méditation et accomplissait sa prière sur son lopin de terre,  il entendit les cris d'un joyeux cortège qui s'approchait sur les pistes, c'était un mariage et sa suite bruyante de chants et de rires. Il demanda au cortège de s'arrêter le temps de la prière mais celui ci passa outre .  Bien mal leur en prit car Sidi Salem les transforma illico en pierres !  C'est pourquoi aux abords de la mosquée subsistent encore des amas de roches, et chacun peut retrouver dans ces blocs de pierres pétrifiées le chameau de la jahfa ou la mariée !    Depuis ce temps on attribue à Sidi Salem Satouri des pouvoirs surnaturels ... Les villageois eurent vite

S - SEGUIA

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  La Seguia encore un autre coin de paradis à Djerba !  Pour certains à Djerba ce lieu magique où la mer joue avec la terre s'appelle la Seguia, pour d'autres c'est la lagune, pour d'autres encore c'est Lella Hadhria. Alors revenons à l'histoire. La seguia en arabe c'est une rigole, un canal d'irrigation et l'appellation se comprend lorsqu'on voit une carte géographique. Zone naturelle et archéologique c'est d'abord un lieu entre terre et mer. Grâce aux géographes arabes du Moyen-Age on sait que la lagune était autrefois un lac, le lac d'Ofar, appelé aussi El Bahr Esseghir - la petite mer- et qu'il s'étendait entre Ras Taguermess au nord et Rass  Rougga au sud . Entre les deux c'était la sebkha de Tanit avec le site archéologique de Lella Hadhria .  Cette lagune et ses abords, autrefois peuplés de nombreux palmiers, a perdu de sa superbe mais elle demeure encore un lieu privilégié où les touristes viennent admirer le paysa

S - SEDOUIKECH

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  Pourquoi évoquer ce petit village du sud est de l'île ? Parce que ses origines sont berbères -Azdyouch- ? parce que nombre de ses habitants  parlent encore le chelha ? parce que l'on peut encore y découvrir de nombreux menzels traditionnels ?  Oui, pourquoi pas ! Mais je préfère vous parler de sa mosquée souterraine, Jemâa Louta . Il faut quitter Sedouikech en direction d'El Kantara et là , à quelques kilomètres, sur la droite, à condition d'être attentif, on devine une coupole blanche dans un champ d'oliviers. Elle passe quasi inaperçue. Restaurée en 1990, elle date du 12ème ou 13ème siècle et l'on dit qu'elle servait de refuge aux ibadites pour pratiquer leur culte. Les mosquées souterraines, creusées dans le sol, sont rares. Ce sont les mosquées d'en-bas appelées "louta". Elles pourraient être des lieux de prière secrets pour échapper aux persécutions mais à Djerba les ibadites résistaient aux attaques grâce aux nombreuses mosquées fortif

S - SAMSAR

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  Que l'on vive en Tunisie ou ici à Djerba, il est indispensable de savoir ce qu'est un "samsar".  Le samsar c'est l'intermédiaire, LA personne utile qui peut résoudre tous vos problèmes, encore faut il tomber sur un bon samsar. C'est le pilier du plan B à la tunisienne.  Vous cherchez un logement, une voiture ou quelque chose à acheter ou vous souhaitez vendre votre appartement ou vous avez besoin d'un service, d'un jardinier ou d'une femme de ménage, bien sûr il y a les sites multiples des petites annonces, les sites internet du genre le bon coin... sans compter que vous pouvez aussi avoir besoin de services moins avouables, changer de l'argent par exemple alors ce qui fonctionne ici ce sont les relations, "le téléphone arabe", l'ami du cousin de mon beau-frère, et rien de mieux qu'un samsar qui trouvera à coup sûr une de ses relations pour satisfaire votre besoin. Son carnet d'adresse ou plutôt son téléphone est bie

R - RIZ DJERBIEN

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  Si le couscous reste un plat de fête, un plat privilégié, un plat que l'on offre et que l'on partage aisément il en est un autre que j'apprécie particulièrement, le riz djerbien ou rouz jerbi. Plat complet, comme bien souvent, qui allie riz, légumes et viandes cuits à la vapeur et rehaussé par de subtiles épices. Le principe est extrêmement simple, il suffit de couper en petits morceaux tous les ingrédients, de les mélanger puis de les faire cuire à la vapeur pendant une heure et c'est prêt ! Alors quels sont les ingrédients traditionnels de ce plat ? Côté viande, viande et foie de mouton, côté légumes carottes, blettes (tiges et feuilles), persil, oignons, ail, rajouter 2 cuillères à soupe de concentré de tomates sans oublier les épices, sel, poivre, coriandre, curcuma et tabel tunisien ainsi qu'une touche de harissa odorante et goûteuse. On n'oublie pas le riz ! On touille, on arrose avec un peu d'huile d'olive et hop dans le haut du couscoussier ! C

R - RAS EL RMEL

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  L'île des Flamants Roses ça vous parle ? c'est la balade en mer obligée à bord d'un galion sous le signe des pirates et de la musique. Une attraction à ne pas manquer qui réjouit petits et grands.  En fait les bateaux rejoignent Ras el R'mel qui est une langue de sable et non une île, un isthme sablonneux qui sépare la lagune de la pleine mer juste en face de Mezraya. Cette zone d'environ 1856 hectares fait partie des sites R amsar  depuis 2007. La Convention de Ramsar "vise à enrayer la dégradation et la disparition des zones humides d'importance internationale -particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau- en reconnaissant leurs fonctions écologiques, ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative".   Tout ceci pour dire que cette zone est éminemment fragile d'un point de vue environnemental et qu'elle abrite une faune et une flore à protéger. Côté flore c'est surtout dans la partie dunaire qui fait su

R - RAMADAN

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  C'est une période très particulière que de passer le mois de Ramadan sur l'île. Quelques jours avant c'est une une douce euphorie suivie d'une frénésie d'achats alimentaires. Puis dès le début du mois, bien vite, la torpeur envahit l'île. D'autant plus lorsque Ramadan qui fluctue selon les années approche des mois chauds d'été. Les horaires de travail sont ramassés entre 8h30 et 15h. Les cafés et restaurants sont fermés, la vie se rabougrit à l'essentiel, seules les mosquées font le plein. Les appels à la prière s'égrènent sans fin dans les airs. Et puis vient le temps de la rupture du jeûne un moment de silence total, chacun étant chez soi. Seul de temps en temps le bruit d'une voiture ou la mobylette d'un retardataire fend l'espace et le silence. A Djerba la tradition veut que l'on mange la chorba (la soupe) et les bricks, mais ceci n'est qu'un amuse gueule car le repas est pantagruélique, composé de mille autres plats

Q - QUARTIER MALTAIS

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  Tout comme Djerba, Malte île méditerranéenne, va subir au cours des siècles de multiples invasions et ne sera pas en reste pour fournir pirates et contrebandiers.  Mais c'est surtout au début du 19ème siècle que les maltais vont débarquer nombreux fuyant les conditions misérables de leur île entre surpopulation et pauvreté. Bons marins, ils vont surtout pratiquer la pêche aux éponges. A Houmt Souk les pêcheurs se retrouvent autour des fondouks, là, pour pas cher ils peuvent louer une chambre, les familles s'installent peu à peu et la communauté grandit. L'un des fondouks s'appellera même le fondouk al Malti puis ils vont construire une petite chapelle carrée qui deviendra plus tard l'église Saint-Joseph .  Leur cadre de vie s'écoulera entre l'église et le port. Les maltais chrétiens se sont facilement intégrés à la société tunisienne du fait de leur proximité linguistique. En 1921 ils étaient encore 353 maltais à Djerba. Aujourd'hui, leurs descendants

P - POMME

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  Au cours d'une promenade dans la campagne djerbienne nous avons rencontré sur le bord de la route, à une croisée des chemins, un chibani qui vendait des pommes. Des petites pommes jaunes qui n'ont l'air de rien mais qui sont très goûteuses ... et cela m'a rappelé un événement que j'avais lu en visitant le Borj El Kébir. Au XIVème siècle, sous l'occupation chrétienne, le chroniqueur Al Tidjani peu enclin à apprécier les djerbiens relate à propose de l'île : "C'est une terre à cultures généreuses, nulle plante au monde n'est en mesure d'offrir un fruit semblable ou égal. Quant à ces pommes, il n'en existe nul ailleurs de pareilles, tellement elles sont limpides, croquantes, odorantes, répandant à des milles et des milles, des émanations suaves." Si bien que ces pommes faisaient l'objet de nombreuses convoitises de la part des envahisseurs chrétiens qui les confisquaient aux djerbiens et les offraient en cadeaux à leurs monarques

P - PLAGE

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  Ce ne sont pas les plages qui manquent à Djerba, l'île aux sables d'or de Flaubert ! Tout dépend de ce qu'on y cherche ! des aménagements ? de la nature ? du monde ? de la solitude ? Il y a tout ce que vous voulez.  Commençons par la "zone touristique" qui concentre les plus belles plages sablonneuses de Sidi Mahrez à Aghir. Déjà tous les hôtels ont "leur" plage avec transats, attractions et tutti quanti pour "leurs" clients. Plages nettoyées tous les matins de leurs algues qui viennent s'échouer là.  Depuis quelques années des plagistes ont tendance à "privatiser" la moindre parcelle de sable pour y installer tables, chaises, transats, parasols, douches ainsi que bar et snack. Moyennant quelques dinars c'est la promesse d'avoir un peu d'ombre et de pouvoir rester toute la journée à paresser entre mer et soleil. Sidi Yati a été la première en son genre je crois et beaucoup d'autres ont suivi. De nombreux clients

P - PECHERIE

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  Avec près de 150 kilomètres de côtes, la pêche a de tout temps été une ressource appréciable et les djerbiens ont développé au cours des siècles plusieurs méthodes de pêche s'adaptant aux différents poissons et aux  caractéristiques du relief marin. Pêche aux filets pour les mulets, piégeage des poulpes à la gargoulette , pêche à pied pour l'ouzef, pêche aux éponges dans les eaux profondes sans compter les pêcheries fixes qui furent un temps nombreuses dans le nord de l'île. Vue d'avion, on les repère  facilement, cela donne de grandes flèches qui s'élancent dans la mer près des rivages. Pour les voir de près, le mieux est de se rendre à Borj Jelij. Les pêcheries se reconnaissent aisément grâce à leurs barrages formés par les branchages de palmes plantés dans l'eau. Ce sont les "zriba" conçues pour s'adapter à des fonds peu profonds. Ce procédé de capture mise sur la marée, les poissons sont entraînés dans ces espèces de chenal et guidés vers l

P - PALMIER

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  Est ce l'olivier ou le palmier qui occupe la plus grande place dans le paysage djerbien ? Il semble bien que le palmier soit l'arbre roi  car il est présent partout soit cultivé et irrigué dans les menzels soit à l'état sauvage. Ces palmiers dattiers fournissent plusieurs espèces de dattes, les "lemsi" étant considérées comme les meilleures. Celles de moins bonne qualité , et ce sont les plus nombreuses, sont utilisées pour l'alimentation du bétail, les noyaux sont même concassés et donnés aux dromadaires. Un palmier peut produire jusqu'à 100 kg de dattes. Les dattes (deglet) font bien sûr partie du régime alimentaire djerbien et leur valeur nutritive est sans égale . Leur appellation berbère "thagalett" qui signifie "la précieuse" démontre bien leur utilité et leur richesse. Les dattes sont consommées fraîches ou séchées, elles entrent dans la fabrication des pâtisseries et dans la préparation de nombreuses recettes.   Mais comment

O - ORGE

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  La cuisine djerbienne est avant tout une cuisine méditerranéenne fortement influencée par l'héritage berbère. Les céréales ont une place primordiale, dans l'île jardin disparue on cultivait le blé bien sûr et surtout l'orge, le sorgho, mais aussi les légumes secs tels que les lentilles, les pois chiches et les fèves... Les céréales qui constituaient la base de l'alimentation étaient cuisinées, aromatisées, préparées, conservées sous forme de farines, et consommées salées ou sucrées. La bsissa que les djerbiens consomment le matin au petit déjeûner est une préparation berbère à base d'orge grillée et épicée à l'anis, au coriandre et au fenouil. On la consomme liquide en ajoutant de l'eau ou du lait ou en pâte si on la mélange à de l'huile d'olive. Cette préparation se faisait uniquement dans les familles. Aujourd'hui à Djerba un magasin bio la propose sous différentes aromatisations. Lors d'un voyage dans la Gran Canaria , l'île qui peu

O - OISEAU

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  S'il existe près de 400 espèces d'oiseaux en Tunisie, Djerba de par sa position au sein du Golfe de Gabès en abrite beaucoup qu'ils soient sédentaires ou migrateurs. Je parlerai plutôt des oiseaux aquatiques tant les zones humides de Djerba présentent toutes sortes de caractéristiques intéressantes entre marais, lagunes, sansouires, vasières et dunes... car l'île constitue une halte migratoire importante, que ce soit des migrations pré ou post nuptiales ce qui en fait une zone d'hivernage et une zone de reproduction.  D'abord désolée de vous décevoir. L'île aux flamants roses, but de l'excursion des bateaux pirates n'existe pas. Ras el Rmel est tout simplement une langue de sable où nichent en hiver et au printemps de nombreux oiseaux qu'il faudrait mieux oublier et ne pas déranger. Alors où voir des oiseaux ?  Tout simplement le long de la côte, en hiver ils pullulent. On repère facilement les flamants roses ce qui indique un fort taux de sali

O - OLIVIER

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  Si depuis toujours en Méditerranée l'olivier est l'arbre mythologique par excellence, arbre sacré, objet de culte, arbre de vie, Sophocle le désignait comme "l'arbre magique aux feuilles d'argent", à Djerba dès l'antiquité il a fait l'objet d'exploitation. Et à cette époque Djerba est même devenue l'un des rares centres de production oléicole en Méditerranée. Ainsi certains oliviers de Djerba sont ils reconnus comme très anciens. Bien sûr chaque pays méditerranéen se targue d'avoir sur son sol le plus vieil arbre du monde !  Mais il semble que la palme revienne à un olivier d' Echraf près d'El Haouaria qui comptabilise plus de 2500 ans !  A Djerba la principale variété d'olives est la Chemlali aux fines feuilles vertes. C'est une petite olive qui bien que de faible grosseur est très riche en huile, une huile stable et fruitée. Sa cousine la  Zalmati aux feuilles plus larges et de couleur vert clair est aussi appréciée bie

N - NUMIDIE

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  La Numidie c'est cet ancien royaume berbère qui s'étendait au 2ème siècle avant notre ère de l'Algérie jusqu'à Carthage et qui a duré plus d'un siècle et dont l'un des rois fut Massinissa. Parmi les rares vestiges numides de Djerba il faut citer ceux proches de Mellita, aux lieux-dits de Morgane et Agga mais surtout Bourgou qui pourrait être l'antique Phoar ou Troar que l'on trouve dans les textes anciens. Bourgou. Henchir Bourgou.  Si vous cherchez ce site, son nom ne dira peut être rien au djerbien mais parler leur de Bourgo Mall alors ils sauront tout de suite situer ce futur grand centre commercial qui doit ouvrir ses portes sous peu. Moi je veux vous parler de Bourgou, situé juste en face du café Chichkhan sur la route de Midoun. A quelques 50 mètres de la route, parmi les oliviers, une piste conduit à un monticule de pierres. C'est tout ce qui reste de Henchir Bourgou, vestige numide , site archéologique qui doit faire l'objet d'une

M - MOSQUEE

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Mosquée Ech Cheikh - Houmt souk   On a coutume de dire qu'il existe autant de mosquées que de jours dans l'année. Elles sont surtout remarquables par leur architecture et l'histoire qu'elles renferment. Rien à voir avec les innombrables mosquées érigées ces dernières années qui copient le style nord-africain avec leur haut minaret tout à fait commun. Le patrimoine djerbien différencie ses mosquées selon le rite auquel elles étaient rattachées même si elles accueillent sans distinction tous les fidèles et si la grande majorité des musulmans sont aujourd'hui malékites. Le minaret ou son absence est le principal élément architectural qui permet de reconnaître ou de distinguer les mosquées.  Le plus grand nombre de mosquées est de rite ibadite . En 1941 on en dénombrait 166 dans l'île. Lorsqu'elles sont affublées de minarets, celui-ci est sobre, assez rustique, un genre de lanterneau cylindrique dépourvu de décoration. Ce peut être aussi un minaret escalier, fo

M - MELLITA

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  Mosquée Boumouesser Pourquoi parler de Mellita cette petite bourgade que l'on traverse sans la voir dès lors que l'on part ou revient de l'aéroport ? Toujours encombrée en son centre par une foule de vélomoteurs et autres véhicules utilitaires, Mellita s'étale tout au long de cette route sans nous livrer aucun de ses secrets.  Car des secrets cette petite ville en regorge. D'abord son nom, son toponyme, sans conteste d'origine phénicienne. Des vestiges pré-islamiques très rares, des fragments de meule, ont même été retrouvés.  Autre découverte de taille, des "urnes sépulcrales", imposants monuments funéraires d'origine punique et connus sous le nom "d'hypogée de Mellita". Ces caveaux sont au nombre de cinq, remarquablement construits et contiennent de nombreux objets bien conservés, amphores, urnes, lampes et fioles Les amateurs d'archéologie en trouveront la description ici . D'autres découvertes ont été faites plus récemme