Z - ZONE TOURISTIQUE


 

Jusqu'au début des années 1950 les plages n'étaient visitées que pendant de courtes périodes correspondant aux rituels de visite aux marabouts situés sur les côtes.

L'installation du Club Méditerranée, élément fondateur du tourisme actuel, remonte à 1954 avec ses premières huttes pour l'été. Les premiers hôtels datent des années soixante, Al Jazira en 1961, Ulysse Palace en 1964. Puis progressivement l'Etat a passé le relais au secteur privé national puis international. La "zone touristique" née dans les années 60-70 avec le développement du tourisme a permis de confiner les touristes sur une partie de l'île et de limiter les débordements des hôtels qui devaient à l'époque respecter des normes d'architecture strictes pour ne pas défigurer l'île. 

Aujourd'hui la zone touristique s'étend sur plus de 20 km entre Houmt Souk, Midoun et Aghir.  Ce n'est ainsi qu'une succession d'hôtels qui s'arrogent les plus belles plages du littoral, la situation a surtout profité à Midoun qui de simple hameau est devenue municipalité en 1985 puis LA capitale touristique de Djerba. Sa transformation a été fulgurante. C'est maintenant la 2ème ville de l'île avec 63 528 habitants (chiffre de 2014). Elle s'est grandement développée avec les activités touristiques, quads, kite-surf, plongée, balades à cheval et en calèche, sans compter le complexe autour du musée Lalla Hadria. Dans la ville les souks sont animés et cafés et boutiques sont nombreux. Carrefour n'a pas manqué d'y installer une grande surface qui attire de nombreux expatriés qui vivent aux alentours. Le futur centre commercial Bourgo Mall à la sortie de la ville n'est pas encore terminé, il fait face à l'ISET, un institut universitaire créée en 2000. Avant la Révolution, la Fantasia du mardi qui présentait les différentes facettes du folklore djerbien regroupait autochtones et touristes pour la plus grande joie de tous. 

Si le nombre de touristes a drastiquement baissé suite à la Révolution de 2011 et surtout après les attentats terroristes qui ont frappé le pays, les états européens largement pourvoyeurs de touristes (et de devises) ainsi que les tours opérateurs ont incité leurs ressortissants à ne plus se rendre en Tunisie. Le capital sympathie autour de la "Révolution du Jasmin" n'a pas été assez fort pour contrer ce mouvement allié aussi à l'arrêt des vols low cost. Ce furent les riches réfugiés libyens fuyant leur pays  qui pendant un temps ont permis à l'industrie hôtelière et au tourisme de ne pas sombrer. Mais la situation est difficile à relever. Djerba a alors connu de nombreux mouvements de protestation contre les fermetures d'hôtels entraînant la cessation des paiements des salaires et l'aggravation du chômage. Une lente remontée semble s'installer l'Etat ayant misé sur la sécurité avant tout et l'été 2017 a enfin connu une réelle embellie. Les touristes habituels reviennent auxquels se sont joint des algériens, des tchèques et des russes. Les hôteliers et commerçants se sont vite adaptés à ces nouvelles langues slaves. Il est à noter que le tourisme tunisien est aussi en forte progression, les tunisois, les sfaxiens découvrant à leur tour Djerba.

Mais ces années de disette sur le plan touristique n'ont hélas guère permis une remise en cause ou tout du moins une réflexion au niveau national pour s'adapter à de nouvelles formes de tourisme. Les habitudes n'ont guère changé tourisme de masse, prix cassés, all inclusive ... alors que les besoins et désirs des uns et des autres se modifient.

Ce sont des initiatives privées qui mettent en valeur chambres d'hôtes, produits artisanaux qui ne soient pas Made in China, événements culturels, découverte de l'île... Mais le touriste des années 2020 n'est plus celui des années 1990. De gros efforts seront à faire au niveau environnemental, mais aussi pour améliorer la qualité et les services dans les hôtels, sans compter une autre politique de transport aérien.

De nombreux chantiers en perspective pour que Djerba retrouve et contente ses touristes et puisse leur apporter à chacun le petit plus qui fera des vacances à Djerba autre chose que du soleil et des plages.   

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