Z - ZARZIS



Il y a un peu plus d'un an je commençais la rédaction de cet abécédaire par le mot Aéroport en évoquant l'aéroport de Djerba-Zarzis alors quoi de plus normal que de terminer sur Zarzis tant cette ville située sur le continent est inséparable de Djerba dont elle est reliée par la Chaussée romaine. 

C'est aujourd'hui une ville de plus de 73 000 habitants, chef lieu de délégation et qui au titre de la coopération internationale a intégré un large réseau de villes méditerranéennes. 

Tout comme Djerba, Zarzis a une longue histoire, l'antique Gergis phénicienne commerçait déjà avec l'ancienne Meninx et un petit musée permet d'en découvrir l'histoire. 

Convoitée par les Romains pour ses plaines fertiles, devenue Zitha c'est un comptoir important sur la voie qui menait de Carthage à Leptis Magna en Libye. Dans ce port actif, les romains embarquaient déjà huile d'olive, laine et sel marin. 

Entre histoire et légende, les habitants de Zarzis descendent des Accaras. Cette tribu originaire du Sahara occidental fuit la Mauritanie vers le sud algérien pour entamer un périple vers la Mecque. Une partie de la tribu conduite par Sidi Sayeh est contrainte de s'arrêter dans la région de Zarzis où leur chef décède.  Nous sommes au 16ème siècle et les enfants de Sidi Sayeh décident de s'installer là mais ils doivent combattre les Nouails une tribu libyenne. On raconte qu'une femme, Gammoudi, s'est déguisée en homme pour les combattre. Protégés par un borj construit en 1760, les Accari s'établissent à Zarzis et dans la région et vont s'adonner à l'agriculture. Lors de la colonisation française, ils sont spoliés de plus de 20 000 hectares de terres et d'oliveraies. 

Aujourd'hui Zarzis vit du tourisme, de la production d'huile d'olive et de son port. La zone franche de 1996 s'est muée en zone d'activités économiques et abrite une cinquantaine d'entreprises. Cet été Zarzis a accueilli avec succès des ferries venant de Marseille avec bon nombre de passagers, tunisiens de l'étranger, fort contents de l'aubaine et heureux d'éviter en voiture les quelques 500 km qui les séparent de Tunis. 

Autour de Zarzis la nature ne manque pas de charme avec ses champs quadrillés d'oliviers à perte de vue, ses sebkhet, lacs salés qui miroitent et changent de couleur sous le soleil et surtout El Biban, véritable mer intérieure, qui vient d'obtenir un label du terroir pour ses délicieux poissons. 

Avant de clore cet abécédaire, j'ai envie de rendre hommage à un zarzisien au grand coeur Chamseddine Marzoug, cet homme qui, inlassablement depuis 10 ans, a entrepris de donner une sépulture décente aux nombreux corps sans vie de migrants échoués sur les côtes de Zarzis. 

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