O - OISEAU

 


S'il existe près de 400 espèces d'oiseaux en Tunisie, Djerba de par sa position au sein du Golfe de Gabès en abrite beaucoup qu'ils soient sédentaires ou migrateurs. Je parlerai plutôt des oiseaux aquatiques tant les zones humides de Djerba présentent toutes sortes de caractéristiques intéressantes entre marais, lagunes, sansouires, vasières et dunes... car l'île constitue une halte migratoire importante, que ce soit des migrations pré ou post nuptiales ce qui en fait une zone d'hivernage et une zone de reproduction. 

D'abord désolée de vous décevoir. L'île aux flamants roses, but de l'excursion des bateaux pirates n'existe pas. Ras el Rmel est tout simplement une langue de sable où nichent en hiver et au printemps de nombreux oiseaux qu'il faudrait mieux oublier et ne pas déranger. Alors où voir des oiseaux ? 

Tout simplement le long de la côte, en hiver ils pullulent. On repère facilement les flamants roses ce qui indique un fort taux de salinité de l'eau. Ils ont l'air de se sentir bien, même en bord de route... mais mieux vaut les regarder à la jumelle car dès que l'on s'approche un peu... hop c'est une envolée subite ... pour aller se poser un peu plus loin. A côté des flamants, l'aigrette garzette toute blanche est très répandue aussi. Le héron cendré est lui très reconnaissable avec son bec jaune. Mouettes et goélands se différencient par leur taille, le goéland étant plus gros. 

A côté de ces oiseaux que l'on reconnaît aisément, il y a tous les autres et j'ai eu la grande chance de les observer avec un fin connaisseur Mohamed El Golli .

Nul n'est besoin non plus d'aller très loin, il suffit d'être patient, de ne pas bouger pour voir et identifier les oiseaux à leur bec et à leur façon de se nourrir. On reconnaît peu à peu les sternes avec leurs têtes noires qui plongent dans l'eau à la verticale directement sur leurs proies, les chevaliers avec leurs longs becs acérés qui pataugent dans l'eau avec leurs hautes pattes et donnent des coups de bec pour picorer mollusques et petits crustacés, les pluviers et gravelots qui tapent sur le sol pour faire sortir de petits mollusques et des vers aquatiques, le tournepierre qui comme son nom l'indique retourne pierres et coquillages pour se nourrir, la spatule bien nommée avec son bec large en forme de cuillère. J'ai également été surprise de voir ici à Ajim ainsi qu'à El Kantara des cormorans noirs qui font sécher leurs plumes sur les barques, après un plongeon dans l'eau à la recherche de poissons. 

Tous ces oiseaux sont donc de précieux indicateurs de l'état de la biodiversité et ils sont observés régulièrement par les ornithologues car toutes ces espèces sont de vrais baromètres des changements climatiques et environnementaux. Cependant l'association "Les Amis des Oiseaux" s'inquiète car en Tunisie près de 10 000 oiseaux sont capturés illégalement chaque année à des fins commerciales, certains étant des espèces menacées de disparition. 

Sinon parmi les oiseaux plus communs que j'ai pu voir ici les moineaux "asfour" sont nombreux à piailler au coucher du soleil dans les sycomores tandis que les pies grièches méridionales paradent sur les fils électriques. Les chouettes sont mes compagnes de la nuit, j'ai vu un faucon crécerelle en pleine action et j'ai eu la chance d'observer également des huppes, ce fabuleux oiseau de la Reine de Saba.

Djerba regorge donc encore de nombreuses espèces et si vous êtes intéressé.e.s par les oiseaux rejoignez la page Facebook de Mohamed el Golli Birds of Tunisia

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