K - KSAR BEN AYED



 Il est un lieu du patrimoine à Djerba peu connu des touristes et même des tunisiens. J'étais partie à sa recherche il y a 3 ans au cours d'une balade dans le village de Sedghiane. C'était le printemps, la campagne était verte et il nous avait fallu le concours de gamins pour trouver les ruines de ce palais. 

Oui, perdu dans la campagne, au milieu de nulle part, c'est bien d'un palais dont il s'agit. 

Nous sommes au 18ème siècle. Pour veiller aux affaires de l'île, il faut un fonctionnaire désigné par le bey de Tunis. L'une des familles qui compte à Djerba, ce sont les Ben Ayed qui se sont enrichis grâce au commerce corsaire et marchand. Leur notabilité leur permet d'accéder à l'administration beylicale et leur dynastie régnera près d'un siècle de 1758 à 1848. 

Hamida Ben Ayed est ainsi nommé Caïd, gouverneur de Djerba, c'est lui qui fera construire ce palais probablement vers 1780. Sobre à l'extérieur mais certainement magnifique à l'intérieur, il est rehaussé de colonnes romaines, d'arcades ottomanes et de faïences andalouses qui sont l'oeuvre de maîtres maçons italiens, de décorateurs marocains mais aussi d'artisans tunisiens pour les faïences de Guellala qui décorent le sol.  

On sait peu de choses sur Hamida alors que d'autres membres de sa famille sont passés à la postérité et pas toujours pour des affaires très recommandables... Mais pendant cette période troublée, il sera dépossédé de son palais vers 1794 et devra s'enfuir pour Sfax. Hamida Ben Ayed décède en 1817. 

Sur Jasmin et Bougainvillée, j'avais déjà publié un post sur cet étrange palais, depuis j'ai pu glané ça et là quelques informations complémentaires. Mais difficile d'en savoir plus sur ce bâtiment qui fut certainement un bel édifice caché au coeur de la campagne djerbienne. Il est aujourd'hui fort délabré mais habité ce qui permet sans doute d'en maintenir les derniers vestiges.

Lors de l'opération Djerbahood, les artistes s'étaient emparés de ce lieu énigmatique à souhait et avaient laissé parler leur imagination, redonnant une nouvelle vie à ce palais déchu.     

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