G - GHIZEN



 C'est en prenant la route touristique à la sortie de Houmt Souk après Fatou que les pancartes annoncent sur votre droite Ghizen. Petit village berbère discret de prime abord, il recèle néanmoins de beaux monuments et est très actif du point de vue associatif.

Un petit tour par Wikipédia nous apprend que le nom du village de Ghizen dérive de Ghizel qui fait référence à une tribu amazighe qui vivait en Algérie (dans la wilaya de M'Sila où une forteresse appelée Kalâa des Béni Hammad est aujourd'hui patrimoine archéologique de l'Unesco). Suite aux nombreux conflits entre princes, cette tribu a émigré vers Djerba à la fin du 10ème siècle et s'est installée sur le côté nord du village, près de la mosquée Mestiri. De l'autre côté, au sud, c'est "le quartier des fils de Lakin" ( Houmt Ouled Lakin ) proche de  la mosquée Talakin. 

Avant toute chose il nous faut parler des mosquées car c'est autour d'elles que se constitue la vie sociale du village même si elles sont généralement isolées ou à proximité des hameaux. De toute façon très discrètes et modestes les mosquées ibadites se caractérisent par leur taille réduite et leur simplicité. Toutes blanches, sous une épaisse couche de chaux, la Mosquée Mestiri surplombe la colline pour prévenir des éventuels assaillants venant de la mer. Quant à la belle Mosquée Talakin c'est aussi une mosquée fortifiée c'est à dire munie de contreforts, bâtie vraisemblablement au 13ème siècle. L'une de ses caractéristiques est la présence d' un minaret-escalier de quelques marches, l'escalier est prolongé par une niche réservée au muezzin, aménagée dans les contreforts d'angle, au pied du minaret classique. 

Aux abords du village à signaler aussi un immense impluvium pour recueillir les eaux de pluie construit au début des années 50 par les habitants eux-mêmes qui souffraient du manque d'eau. Gérée par une femme la citerne permettait à chaque famille de récupérer de l'eau gratuitement selon le nombre de personnes qui la composait.

Aujourd'hui Ghizen semble être un village très actif avec son local associatif. Dans le cadre du programme PISCCA, les femmes de  l'association Amel Ghizen se sont investies dans un projet de système de gestion des déchets. 

Les habitants se sont également pris en charge pour financer et construire des abris-bus pour les écoliers avec les moyens du bord, puis un artiste peintre Achraf Abdeladhim s'est joint à ce mouvement illustrant avec bonheur la vie djerbienne. 

Bref, un petit village solidaire ? qui de tout temps a pris son essor en main sans jamais rien attendre de l'état et des collectivités.  

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