F - FADHLOUN
Selon l'Agence de Mise en Valeur et du Patrimoine Tunisien "c'est l'un des monuments les plus curieux, les plus étonnants, non seulement de l'île de Djerba, mais de tout le patrimoine architectural ancien de Tunisie." Voilà ce qui est dit à propos de la Mosquée Fadhloun.
Contrairement à beaucoup d'autres mosquées cachées dans la campagne, celle ci est aisément repérable, située au bord de la route qui relie Midoun à Houmt Souk.
Cette mosquée forteresse du 14ème siècle s'articule sur une surface de 850 m2 et avait plusieurs fonctions, une fonction religieuse, une fonction d'enseignement et une fonction militaire.
Dans les mosquées ibadites on peut généralement trouver plusieurs lieux de prière, certains fermés, d'autres en extérieur. La Mosquée Fadhloun possède une grande salle de prières surmontée de 9 coupoles. De là par un escalier on peut accéder au toit et à un minaret trapu à deux niveaux. La cour est aussi utilisée comme lieu de prière en extérieur puisqu'elle possède un mihrab c'est à dire une niche qui signale l'orientation en direction de la Mecque. Dans ce cas les fidèles peuvent se protéger du soleil sous un portique.
L'enseignement est une des caractéristiques importantes de la mosquée, elle est ainsi composée de deux salles pour l'enseignement coranique, une salle pour les ablutions et quelques pièces destinées au logement des étudiants.
La mosquée n'étant pas très éloignée des côtes, elle a également un rôle militaire ou tout du moins de défense puisqu'elle participait à la seconde ligne défensive en cas d'attaque ennemie. Ses murs extérieurs sont consolidés par des contreforts. Elle comporte enfin des dépendances extérieures pour les réserves alimentaires, un moulin à grains ainsi qu'une boulangerie souterraine avec son four sans oublier la citerne pour la collecte de l'eau.
Cette élégante mosquée blanche a été restaurée en 2005 et depuis lors elle était systématiquement sur le circuit des touristes qui appréciaient de pouvoir la visiter. Mais suite à la Révolution de janvier 2011, elle a connu bien des vicissitudes. Les salafistes se sont emparés du bâtiment interdisant son entrée et faisant même des travaux malgré les nombreuses alertes de l'Assidje (Association pour la sauvegarde de l'île de Djerba) à l'Institut National du Patrimoine.
Aujourd'hui il me semble qu'elle est de nouveau rendue au culte mais qu'il est encore possible pour un étranger de la visiter en partie.