E - ERRIADH

 


Il y a encore quelques années, le petit village de Erriadh n'était connu que pour sa synagogue la plus vieille d'Afrique, la Ghriba. 

Mais tout a changé à l'été 2014.

Une centaine d'artistes venus d'une trentaine de pays différents investissent le village et 250 oeuvres de street art envahissent la ville. Rien n' arrête les artistes, murs, maisons neuves, bâtisses en ruine, faisant de Erriadh un véritable musée à ciel ouvert. Cette folle expérimentation qui prendra le nom de Djerbahood est due à Medhi Ben Cheikh directeur de la Galerie Itinérance à Paris.

Ce projet aurait pu donner naissance à une série d'oeuvres personnelles et individuelles mais ce qui en fait la grande réussite c'est que les artistes se sont imprégnés de la culture locale, des mythes, de la calligraphie et de la vie quotidienne.

Cinq ans après déambuler dans Erriadh est toujours une balade pleine de surprises, et si certains dessins se sont altérés, si certaines couleurs ont passé sous la pluie et le soleil, si certains murs ont été détruits emportant avec eux des morceaux de fresques, d'autres artistes sont venus proposant d'autres créations ... un art éphémère qui crée toujours la surprise  ce qui ne nuit pas à l'atmosphère du village où il y a toujours des gamins prêts à vous guider dans le dédale des ruelles. 

Avec cette opération bien médiatisée, le village reprend vie, les touristes et amateurs d'art ne manquent pas de faire le détour et le Festival de la Médina réunit chaque année toujours plus de visiteurs prêts à déambuler dans la ville avant de s'attarder au marché de l'artisanat. D'autant plus que se sont ouvertes bon nombre de galeries de peintures et de boutiques d'artisanat plus haut de gamme que d'habitude. Le village avec ses maisons d'hôtes et ses commerces choisis a tendance à se "boboïser", espérons qu'il conservera son âme première.  

Cet engouement pour le street art a fait tâche d'huile sur l'île entière, des artistes amateurs peignent sur les murs de leurs villages, des peintres ont été sollicités pour habiller les abribus. Bref un bel élan créateur.

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