B -BERBERE

 


S'il n'existe pas de revendication "politique" berbère comme en Algérie ou au Maroc, la Tunisie et surtout Djerba est avant tout une terre berbère. 

Un peu d'histoire d'abord. En Tunisie l'homo sapiens apparait au IXème millénaire avant notre ère. Quelques 3000 ans plus tard une civilisation dite capsienne de Capsa , nom antique de Gafsa émerge, vivant de chasse et de cueillette. Puis des populations originaires du Sahara et d'Egypte viennent s'installer en Tunisie, il s'agit de protolibyens qui en se mêlant aux capsiens forment une ethnie nouvelle dont descendent les Berbères. Dans l'Antiquité les Grecs nommaient ainsi plusieurs tribus, Libyens, Garamantes, Numides, Nubiens, Gétules, et Nasamons au mode de vie néolitique fondé sur l'agriculture et l'élevage et se sédentarisant peu à peu. Puis ce sont les Phéniciens vers 1200 avant notre ère, principale puissance commerciale de la Méditerranée qui atteignent les côtes et s'y installent.  

Voilà le cadre est posé. Djerba a toujours été reliée à ce qui se passait sur le continent. Des sépultures découvertes attestent la présence de racines lybico-berbères.  Quant aux Phéniciens ils ont créé des comptoirs sur le littoral se désintéressant de l'intérieur des terres qui est resté berbère.

A Djerba la culture berbère est fortement mise en avant. On parle de folklore berbère, de couscous berbère, de tapis berbère, de tente berbère, de bijoux berbères... et même de mariage berbère quand il s'agit d'un mariage traditionnel... Tout ce qui est local et authentique est qualifié de berbère . Tout montre que cette culture fait partie intégrante de l'héritage historique. En général on emmène les touristes découvrir les villages berbères du sud tunisien, Matmata, Toujane, Tamezret, Douiret, Chenini, Guermassa mais Djerba n'est pas en reste.

Et même si le taux de berbérophones est très faible, on parle encore le chelha cette langue libyque ancienne dans certaines familles et dans certains villages, on l'appelle ici  le jerbi. 

On peut l'entendre dans les villages suivants :  Guellala dont le nom berbère, Iquallalen, signifie potiers. Sedouikech dont le nom berbère est  Azdyouch,  Ajim, Sedghiane, Oualegh, El May ou encore Mahboubine. Il est à noter aussi que la plupart des berbérophones se sont ralliés à la religion ibadite. Dans cette ruralité les activités et travaux saisonniers des champs se conforment au calendrier berbère, le calendrier ajmi,  et j'ai pu moi même en vérifier de nombreuses fois l'exactitude. Si bien que pour les saisons je me fie entièrement à ce calendrier. 

Qui dit culture, dit coutumes et traditions et elles sont nombreuses ici à Djerba. Nous y reviendrons dans d'autres posts pour évoquer aussi la musique et les chants traditionnel.les.

Force est de constater que les djerbiens si souvent envahis au cours de leur histoire mouvementée,  célèbrent avec bonheur leur passé berbère, ceci n'est il pas une fois de plus  gage du plus bel atour de Djerba : la tolérance.  

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