B - BARBEROUSSE
Barberousse le corsaire (Khayr ad-Dîn en arabe) est une figure mythique de Djerba. Avec ses frères il sillonne la Méditerranée poursuivant les navires chrétiens.
1492, nous sommes à la fin de la "Reconquista", les rois catholiques d'Espagne ont chassé les Maures qui occupaient le sud du pays. Issu d'une famille de marins, Barberousse aidera à convoyer les musulmans fuyant l'inquisition vers l'Empire Ottoman. Charles Quint devenu empereur du Saint Empire Germanique veut étendre son emprise sur la Méditerranée qui devient vite un enjeu avec face à lui Soliman le Magnifique. Barberousse écume la Méditerranée, il se fera proclamer Bey d'Alger. Il reprendra ensuite la mer en tant que Grand Amiral de la Flotte Ottomane investi par Soliman et soutenu par le souverain de Tunis. Il fera de Djerba son port d'attache. Pendant près de cent ans Djerba sans cesse convoitée va passer de mains en mains, pillée par les gênois, occupée par les espagnols, reprise par Barberousse, de nouveau espagnole en 1551. La lutte se poursuit avec Dragut, un amiral émule de Barberousse. Dragut fut assiégé et bloqué avec son navire au sud de l'île mais en fin connaisseur des courants marins il fit creuser un canal dans les hauts fonds pendant la nuit et put ainsi reprendre la mer. Quelques dix années plus tard, Dragut assiège le Borj el Kebir et décime les espagnols.
Barberousse considéré comme un éminent marin finira sa vie comme Pacha à Constantinople / Istanbul où il fera construire une mosquée ainsi qu'un hammam et un mausolée funéraire et où il terminera sa vie en 1546 à l'age de 80 ans.
Pendant cette longue période d'insécurité et de mainmise étrangère sur son territoire, la population subit les assauts des uns et des autres, payant chaque fois de lourds tributs aux envahisseurs quels qu'ils soient. La présence turque a profondément divisé de grandes familles djerbiennes attisant ainsi les batailles. Mais pour la majorité de la population la mer représentait une source de danger permanent. En attestent les nombreux édifices de surveillance construits le long des côtes dont les borjs ou encore les constructions souterraines telles que mosquées et huileries, l'huile étant un butin très convoité.
Aujourd'hui ces guerres cruelles ont été oubliées mais les pirates barbaresques comme on les nommaient alors font encore partie du folklore. En témoignent les nombreux bateaux pirates ancrés dans le port d'Houmt Souk qui embarquent les touristes pour une journée en mer sous le signe de la bonne humeur.